Ohrtodhoxes
Mycélium mi-raisin |
Roman
L’argument, c’est le titre, sa propre objection. Ohrtodhoxes aime rire, il réfute, il tord, il déjoue, il viole. Je cherche la poésie là où elle s’endort, dans le lien commun, là-haut sur la montagne, la femme qui crie, on s’en fout de la femme, c’est juste qu’elle crie. Sais-tu que les oiseaux se posent aussi sur les cadavres, alors j’ai bien le droit d’aimer les oiseaux. La syntaxe est un puits. Ohrtodhoxes ne finit pas ses phrases, il ne les commence pas non plus, entre deux il efface les traces. Je ne voudrais pas laisser croire que la sémantique est linéaire, elle est diffuse et s’imprime comme une grammaire impressioniste, expressioniste, relativiste. D’ailleurs, j’aime les mots pour ce qu’ils occultent. Je n’ai pas de corde à mon arc, on dirait une canne. Baudelaire est un menteur, évidemment, lorsqu’il conçoit ses fleurs merveilleuses comme un bouquet. Mon cul ! c’est un panier garni. Michaux l’aurait arrosé, s’il s’était mis sur le pot. Au-delà, je veux considérer mes tentations comme un accès de fièvre, un petit mal éphémère. Un suppositoire est une forme galénique de médicament destinée à être introduite dans le rectum par l’anus. Le suppositoire fond doucement dans le rectum. Kant ennuie, Nietzsche fait danser. Cohen, Mann, London, Dostoïevski, ils fondent doucement sous la langue comme un méchant produit. Chessex. A Bouvier, j’ai voulu parler de lui. Il a voulu parler de moi. L’hôpital et ses fantômes. La vapeur blanche du soleil. La beauté. Chessex. La concision. Lador ajouterait : la circoncision. Lador joue avec le feu et se brûle avec sa propre bite. Je n’aime pas développer. Sûrement, je ne sais pas développer. J’aime l’eau, lyophilisée. Ohrtodhoxes, je suis ohrtodhoxes. Dans le jour qui naît, je m’expose aux rayons qui suintent comme au revers d’un nouvel été. L’argument, c’est l’angle repérant le point correspondant dans le plan complexe.
Avril 2015
96 pages
14.5×18.5 cm
ISBN : 978−2−940522−30−9
CHF 20/EUR 15