Du fond du tiroir
De tous les méfaits qu’on a imputés à Narcisse Praz, on a peu évoqué celui d’écrire de la poésie. Praz se dédouane :
« Ecrire et publier de la poésie ? A la rigueur, l’on pourrait envisager le fait d’écrire de la poésie comme un défi que l’on se lance à soi-même de trouver la liberté… dans la contrainte des règles de l’art. Un jeu, en quelque sorte. A plus forte raison lorsque l’on ose revendiquer une stricte observance des règles de la villanelle, du pantoum, du sonnet, du rondeau redoublé, du rondel et autres iambes tombés en désuétude. C’est surtout faire montre d’une impudeur navrante. Exhumer du fond de leur tiroir ces quelques poèmes témoins d’anciens émois amoureux équivaut à dénudation sur la place des criées publiques. L’auteur est nu. L’auteur en appelle à l’ancêtre vénéré et implore :
Frères humains, qui après nos vivrez,
N’ayez contre nous vos cœurs endurcys,
Car si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de nous mercy ! »
Octobre 2014
72 pages
14.5 x 18.5 cm
ISBN : 978−2−940522−11−8
18 CHF / 12 €